
Mai 2020 – Woman’s Dream
Pendant que je peignais ce tableau, comme une prière pour la guérison de l’homme, de la femme et de la terre,
ailleurs, une femme faisait un rêve très intense et réel. Si intense qu’elle l’a écrit.
Elle s’est retrouvée sidérée lorsqu’elle a découvert le tableau que je venais de publier sur Internet.
C’était la représentation exacte de son rêve.
J’ai été émue aux larmes en lisant son rêve. C’était comme si ma peinture avait pris vie. Beaucoup plus beau que tout ce que je pouvais imaginer.
Cela m’a donné beaucoup de foi dans notre pouvoir créatif, dans le pouvoir de la prière, dans l’utilité de ma peinture et dans la communication d’âme à âme.
While I was painting this painting, as a prayer for healing man, woman and the earth,
somewhere, a woman was having a very strong and vivid dream. So strong she wrote it.
She was stunned when she discovered the painting I just had published on the internet.
It was the exact picture of her dream.
I was moved to tears when I read her dream. It was like my painting had taken life. Much more beautiful than everything I could imagine.
It gave me a lot of faith in our creative power, in the power of prayer, in the usefulness of my painting, and in soul to soul communication.
Le rêve de Fanny
Je passe d’un monde à l’autre.
L’un se situe dans une sorte de casbah blanche en chaux, comme ces maisons grecques aux volets bleus, mais sans les volets.
Je suis dans cette maison à la recherche d’une place pour mon sac, rouge.
Le passage dans cette maison est constant, des êtres un peu malfamés y circulent en permanence, j’ignore si je dois m’en occuper, ils ne me veulent pas de mal mais leur présence est pesante, ils bougent dans cet espace bordélique. Je n’y trouve aucune place pour ranger mon sac, ce qui est ma seule obsession. Toutes les armoires sont remplies à craquer.
L’autre monde: je suis accrochée en mer au cou d’un homme solide, qui porte un bonnet bleu marine, retroussé, breton. Rien à voir avec un bonnet de bain.
Je glisse sur les flots,
Je suis couchée sur son dos de tout mon long.
Mon cavalier nautique ne nage pas, il me transporte.
C’est fluide. C’est chaud.
Nous voguons, nous filons.
Je reviens à la casbah.
L’endroit est un peu sale, le passage de plus en plus fréquent et l’espace de plus en plus réduit.
Je ne désespère pas de trouver une place pour mon sac.
Je passe par plusieurs pièces quand l’évidence me saute aux yeux, je ne dois pas ranger le sac dans une armoire, je ne dois pas le cacher mais le déposer, sur le lit dans la chambre, sur la couette blanche, immaculée. Le lit semble être préparé pour moi, du moins pour mon sac.
Retour en mer.
Je vois s’approcher de très gros poissons longs, gris luisants et tachetés de noir.
J’ai peur, l’homme me rassure. Les poissons viennent nous frôler. Ce sont des caresses. Je resserre l’étreinte au cou de l’homme, et c’est comme si les poissons étaient les préliminaires à l’acte amoureux à venir. Nos corps restent dissociés bien qu’à l’unisson, nos sexes ne se rencontrent pas, vu la position : mon ventre sur son dos.
Ces poissons suivent notre épopée, comme les dauphins qui dansent autour des embarcations si légères que nous sommes.
Retour dans la chambre: je peux y laisser mon sac sans crainte, malgré le bordel alentour.
La vitesse de croisière nous l’avons trouvée.
Elle est dans cet abandon total à lui et à l’eau.
Je pense que la vie peut passer à flotter ainsi, en avançant et que j’ai trouvé le juste équilibre.
Le seul désir, c’est de glisser vers l’horizon à cette vitesse un peu folle, avec cette chaleur qui m’emplit, légèrement au-dessus de celle de la température de mon corps .
Je ne serre plus le cou de l’homme par peur, mais par envie de sentir sa peau au-dessus de l’eau, si intensément, si outrageusement bleue.
Et soudain, immense, surgie de nulle part une chose que je n’identifie pas mais qui occupe tout l’espace de notre côté gauche ;
Une masse sombre qui va sortir des fonds.
L’homme devance ma peur.
Il me dit: c’est très rare, peut-être unique. L’instant est solennel.
Une tortue marine émerge à nos côtés.
Sa carapace est monde. Elle est striée de carreaux verts presqu’électriques.
Lentement elle se déploie pour finalement occuper tout l’espace ;
Le monde est vert et bleu et puissant et lent et juste et arrêté.
Nous sommes couleurs.
Fanny’s dream
I move from one world to another.
One is in a sort of whitewashed Kasbah, like those Greek houses with blue shutters, but without the shutters.
I’m in this house looking for a place for my bag, red.
The passage in this house is constant, somewhat ill-famed beings circulate there constantly, I do not know if I have to take care of them, they do not mean harm to me but their presence is heavy, they move in this messy space. I can’t find a place to store my bag there, which is my only obsession. All the cupboards are filled to the brim.
The other world: I am hanging at sea on the neck of a strong man, who wears a navy blue cap, rolled up, Breton. Nothing to do with a swimming cap.
I slide on the waves, I’m lying on his back with all my length.
My nautical rider does not swim, he carries me.
It’s fluid. It’s hot. We sail, we sail.
I come back to the Kasbah. The place is a little dirty, the passage more and more frequent and the space more and more reduced.
I do not despair of finding a place for my bag.
I go through several rooms when the evidence jumps out at me, I must not put the bag in a cupboard, I must not hide it but lay it on the bed in the bedroom, on the immaculate white duvet.
The bed seems to be prepared for me, at least for my bag.
Return to sea.
I see very large, long fish approaching, shiny gray and speckled with black.
I’m scared, the man reassures me.
The fish come close to us. These are caresses.
I tighten the embrace around the man’s neck, and it’s as if the fish are the prelims to the upcoming lovemaking act.
Our bodies remain dissociated although in unison, our sexes do not meet, given the position: my stomach on his back. These fish follow our epic, like the dolphins who dance around the boats so light that we are.
Back in the room: I can leave my bag there without fear, despite the mess around.
The cruising speed, we found it.
It is in this total surrender to him and to the water.
I think life can be spent floating like this, moving forward and I’ve found the right balance.
The only desire is to glide towards the horizon at this crazy speed, with this heat filling me, slightly above my body temperature.
I no longer squeeze the man’s neck out of fear, but to feel his skin above the water, so intensely, so outrageously blue.
And suddenly, huge, something out of nowhere that I don’t identify but which takes up all the space on our left side;
A dark mass which will come out of the funds.
The man outstrip my fear. He said to me: this is very rare, maybe unique.
The moment is solemn.
A sea turtle emerges beside us.
Its shell is world.
It is streaked with almost electric green tiles.
Slowly it unfolds to finally occupy all the space;
The world is green and blue and mighty and slow and just and stopped.
We are colors.